Dans le précédent article, nous avons vu que le portage comme l’allaitement se sont peu à peu perdus au profit d’innovations telles que la poussette, le biberon et le lait industriel. Mais quelles en sont les conséquences sur le petit  d’homme ?

On sait aujourd’hui que les bébés sont dépendants de leurs parents, ils leurs permettent de survivre, principalement en répondant à leurs besoins primaires, manger, boire, se sentir en sécurité.

John Bowlby et Mary Ainsworth : deux théoriciens qui après avoir étudié les travaux de Winnicott, Lorenz et Harlow, ont développés la théorie de l’attachement, celle-ci explique que pour pouvoir se développer socialement et émotionnellement, un jeune enfant a besoin de s’attacher à une personne. L’enfant cherche alors à avoir une certaine proximité avec sa figure d’attachement, qui lui permettra en cas de stress ou situation inconfortable de se réfugier près de sa figure. Cette théorie de l’attachement se crée de 6 mois à 2 ans environ avec l’adulte qui sera sa référence, c’est à dire qui sera sensible a ses besoins, et qui aura des interactions avec l’enfant. A partir de 2 ans, les enfants sont capables d’élargir leurs figures d’attachements aux membres familiaux qu’ils rencontrent régulièrement.

Quel est le rapport entre le portage et la théorie de l’attachement ?

Beaucoup de choses, avec la montée de l’hygiénisme, on a dit aux parents « protégez vos enfants et écartez les » (on ne laisse toujours pas bébé dans un coin pourtant). Mais tout-petits qu’ils sont, ne pensez-vous pas qu’à un moment, ils vont manquer justement d’interactions sociales ? En gros, les enfants étaient nourris et heureusement, mais pour autant, a-t-on réellement répondu aux autres besoins, de toucher, de câlins, de proximité, de contact ?

En effet, grâce au portage, on sait que les enfants découvrent la vie à hauteur d’homme, et que celui-ci répond à un grand nombre de besoins, câlins, chaleur, proximité, réponds aux un maux de ventre, à un besoin de sommeil, se sociabilisent, développent leur langage et l’aide dans le respect de ses compétences entre autre, d’agrippement. En gros, ça répond aux besoins qui sont évoqués dans la théorie de l’attachement.

En vrai, plus on répondra aux différents besoins de son enfant, plus on l’aidera à devenir plus autonome.  Oui, aujourd’hui on pense qu’il ne faut pas trop les couver, car nous en feront des adultes dépendants, c’est ici l’inverse.

« Pour bien se détacher, l’enfant doit pouvoir bien s’attacher » a dit Bernard Golse, pédiatre, pédopsychiatre et psychanalyste. Cette phrase est lourde de sens. En répondant aux besoins de nos enfants, notamment sur le 4eme trimestre (3 premier mois), on va les aider à intégrer des moments de vie et leur éviter de se mettre en mode survie.  C’est aussi la réponse au concept du continuum.

Le mode survie : Il faut savoir que notre cerveau est divisé en plusieurs partie et chez les tout-petits on retrouve notamment le cerveau reptilien (entendez par la reptile aussi). Quand bébé évoque un besoin celui-ci est dans la partie du cerveau du néocortex, c’est celui qui maitrise quasi tout, sauf qu’à un moment si le besoin n’est pas traité,quand bébé en a vraiment besoin, et que celui-ci commence à devenir inconsolable, il est passé en mode cerveau reptilien.  Dans les 3/4 du temps les parents font tout pour que celui-ci ne tombe pas dans cette partie du cerveau sans s’en rendre compte, mais il arrive parfois que ça ne soit pas le cas et que du coup bébé fini par conclure, ils ne me répondent pas, alors je dois m’y faire et il refoule cette émotion du moment. Mais une émotion refoulée, est un « défaut » de l’adulte en devenir.

C’est  ce qui est arrivé beaucoup lors de la période de 1865 jusqu’au début des année 1970, où ils se sont rendu compte que les bébés étaient des êtres qui n’étaient pas dépourvu d’émotions. Oui jusqu’au milieu des années 80 même, ils opéraient les bébés sans anesthésie, ben oui ils ne ressentent rien.  Et pour bien entériné le sujet, le manque d’interactions des adultes avec leur enfants durant cette période (qu’on soit bien d’accord, n’est pas finie), a fait des adultes qui sont parfois mal dans leur peau, et qui rencontrent des difficultés sociales. (C’est un autre sujet, mais ça en devient même parfois des souvenirs transgénérationnels). Une étude avait d’ailleurs était faites dans un orphelinat, il avait divisé l’orphelinat, une partie élevait par des femmes/mères et l’autre par des hommes/pères également et à l’époque « moins » impliqués dans l’éducation. Les enfants élevés par des hommes étaient beaucoup moins ouverts, moins sociales, car il ne recevaient pas l’interaction voulu et dont ils avaient réellement besoin.  Attention, aujourd’hui les hommes sont tout à fait à même d’éduquer des enfants dès lors ou justement ils comprennent les besoins vitaux et sociaux de leur enfant. Et c’est même toute la différence des hommes d’hier et d’aujourd’hui.

En résumé, la réponse aux besoins de l’enfant, en lui permettant d’être nourri, d’avoir de la chaleur, de l’amour, du contact etc, besoin auxquels ont peu répondre en grosse partie par le portage, permettrait de donner aux enfants, une stabilité émotionnelle. Et de l’aider à devenir un adulte bien dans sa tête. Le corps de la mère ou du parent reste un habitat naturel pour le bébé, et du coup c’est là, la meilleure place pour lui.

Et pour finir et toujours selon des études, il est dit que des enfants portés sont beaucoup plus pacifistes que des enfants non portés. Personnellement, je n’ai pas assez de recul pour en témoigner.

Je tiens à préciser que cette article ne se veut culpabilisant pour personne, nous faisons tous avec nos moyens et nos convictions, mais surtout dans l’intérêt de nos enfants. Chacun est en mesure de répondre aux besoins de ses enfants de la meilleure façon qu’il le conçoit. Le portage n’est en rien obligatoire, c’est une aide au développement simplement.

Je suis Bérénice, et je vous informe simplement, pour comprendre le cerveau de ces petit-êtres mystérieux.