La libido durant le post-partum. 

Je vous parle d’un sujet qui mène à réfléchir quant à l’image de la femme en plein post partum. 

Pensez vous que tout le monde retrouve une vie sexuellement très active après un bébé ?

La réponse est non, suite à un sondage que j’ai fait en ligne, je me suis rendu compte 7 femme sur 10 avait une libido en berne quasi complète. 

Il est intéressant de savoir ce qu’il se passe durant cette période, en vrai je crois que nous les femmes ne sommes pas capable de l’expliquer. Nous ne le pouvons pas simplement, car nous ne connaissons pas vraiment les facteurs personnellement.

Mais ils en existent bien, le premier peut être dû à la prolactine, la prolactine est l’hormone qui permet le réflex d’éjection du lait maternel. Plus les femmes sécrètent de prolactine, moins la libido sera au top, c’est un inhibiteur de libido. Celle-ci est fabriquée par l’hypophyse, il faut savoir que hors période d’allaitement, un taux haut de prolactine chez la femme peut être un problème.

Le second soucis pourrait être d’ordre psychologique, il se peut qu’un évènement traumatique en soit la cause, l’accouchement ou autres. Et il est important de savoir et trouver votre maux pour votre bien-être personnel.

Mais dans une période comme celle-ci qui est lourde dans la gestion émotionnelle pour la femme, chamboulement interne et hormonal etc, le second parent souffre aussi de ce non-désir.

Certains hommes se braquent du manque de désir de leur femme, poussent parfois sans s’en rendre compte au viol conjugal, car la femme finit par céder aux incessantes demandes de celui-ci. Les incessantes demandes sont pleines de reproches, sont culpabilisantes, et sont un ajout à la charge mental de la femme. Situation très lourde, pour l’un et pour l’autre.  Une vision très patriarcale qui a été transmise et malheureusement beaucoup trop répandue.

Heureusement tous ne sont pas comme ça, et ce qui savent écouter, savent que c’est une question de temps, mais vivent mal cette situation et cette éloignement corporel, même si l’amour et l’attention sont présents, ils ne sont pas dans la tête de l’autre. Ils en souffrent en silence malheuresement.

J’ai échangé autour de moi pour avoir des vrais témoignages.

J’ai eu l’avis de partenaires et c’est le même discours qui revient généralement c’est : « j’ai l’impression qu’elle ne me désire plus ». 

Pensez-vous que le sexe soit le ciment d’un couple ? Est-ce qu’il ne serait pas judicieux de revoir les bases et d’essayer comprendre ce qu’il se passe en post-partum là dedans ? La discussion est selon moi le ciment dans un couple.

Le corps des femmes a vécu, subit des changements qu’elles même ne sont pas en mesure de comprendre. Elles se retrouvent avec un nouveau corps qu’il faut qu’elles acceptent et comprennent, et surtout un enfant. 

La femme est devenue une mère et sa vie a pris un autre sens. N’oublions pas ce détail.

Le post-partum dure différemment en fonction des femmes et il se peut que ce soit long comme pas du tout, en moyenne on parle de 2 à 3 ans pour la durée de celui-ci.

Le sexe rapproche les corps, mais c’est l’amour qui rapproche les cœurs. 

Est ce qu’il ne serait pas plutôt envisageable que le second parent se dise : ma moitié s’oublie, je vais l’aider en lui rappelant pourquoi je l’aime, en lui rappelant à quel point je l’aime et que ces formes nouvelles soient telles, me plaisent, car ce corps n’est pas le cœur et l’âme dont je suis tombé amoureux.  Je vais l’aider à appréhender ce nouveau corps et l’inviter à le découvrir autrement à travers son regard, mais aussi à travers le toucher. Qu’elle se procure elle même, que je lui offre du temps pour elle. Que je m’ouvre et me mets à son écoute afin de comprendre que le corps d’une femme et le jeu des hormones est subtil et que quoi qu’il en disent elle n’est maître de rien. 

Offrez une écoute à vos moitiés, offrez leur le temps dont elles ont besoin, offrez leur un jouet de plaisir solitaire s’il le faut, afin de se (re)découvrir. Offrez leur votre amour comme au premier jour, offrez leur une épaule et une oreille attentive.

Et si rien de tout ça ne fonctionne peut etre qu’un examen médical sera une étape, psychothérapie etc.

Je parle de ça parce car du haut de mes 32 ans, je (re)découvre enfin le plaisir et la libération sexuelle. Non pas que je n’ai jamais été ouverte, mais je découvre enfin ce que je n’ai pas vécu durant longtemps. M’amuser de mon corps, jouer avec lui car la période du post partum a été la pire période pour moi. 

Pour faire clair, j’ai vécu un traumatisme, non je n’ai pas été agressée sexuellement (si vous vous posez la question,  mais ma tête l’avait assimilée tel quel) à partir de là, jai vécu une vie sans libido enfin du moins libido les 2/3 première semaines et après basta. Le corps avait un manque, il le comblait durant une très courte période et s’arrêtait net. Il s’arrêtait net quand l’autre en voulait toujours plus. 

J’ai découvert que le stérilet Mi***a était une daube contraceptive et que tu pouvais aussi dire tchao à ta libido. 

Retrait du stérilet fabrication de bébé 1 et de nouveau le néant : je suis passée par toutes les phases, je comprenais pas, mon mari me reprochait toujours d’avoir été « chaude comme la braise » au début de notre relation puis durant les essais bébé et que maintenant j’étais aussi frigide que l’air glaciaire. Culpabilisation puissance 1000. Je ne comprenais pas. 

La vie suit son court nos relations sont espacées, mais j’y trouve mon bonheur comme ça 1/2 fois par mois le rythme me convient, mais pas lui. Toujours cette culpabilité de ne pas répondre, mais j’en suis incapable vraiment je ne sais pas pourquoi.

Bébé 2 arrive sur le tas, la libido n’est toujours pas là. Et ça a été pire. J’attend une fille, un peu un coup de massue, ce traumatisme resurgit et me fait perdre pied petit à petit. Je n’en parle pas, je ne peux pas. 

Ma fille arrive et rien et toujours rien le calme plat et c’est peut être même pire. Mon mari est un peu plus compréhensif, mais boude quand même quand ça dure trop longtemps. Le plaisir solo il n’aime pas ça, la pénétration c’est son truc (la pression phallocentrée sur les épaules est affreuse). 

10/11 mois retour de couche et une libido comme je ne l’ai jamais connu comme si mon corps avait manquer de quelque chose durant longtemps, mais pas trop non plus. 

Je m’enfonce doucement dans une dépression professionnelle et parentale probablement, le post partum est tellement plein de recoins bien aiguisés. Que je finis par passer dans un stade différent dans ma tête. 

Finalement mon burn out professionnel est une voie d’échappatoire, je mets un peu tout sur le compte de la dépression et je suis suivie par le psy. 

Mon psy pratique l’emdr, et je lui demande une séance, il me dit que je dois l’aider mais j’en suis incapable, alors je fini par lui dire où je me trouve. J’étais paniquée littéralement et il m’a fait revivre ce que je ne pouvais parler depuis presque 16 ans. 

La naissance de mes enfants avait réveillé un mauvais souvenir et l’avait transformé en une agression et me couper du monde des plaisirs charnels. 

Le monde a commencé à s’ouvrir à ce moment et j’ai compris que mon post partum,  mon traumatisme avait fait corps et l’avait poussée à repousser mon mari. En effet, après la naissance de mon fils malgré un allaitement écourté j’avais toujours des pertes de liquide, ce n’etait pas du lait mais un concentré de prolactine, prise de sang et hop une importante dose de prolactine était bien présente dans mon corps. Aujourd’hui je l’ai compris mais aucun médecin n’a pu me dire pourquoi je produisais toujours autant de prolactine à ce moment la car l’IRM de l’hypophyse a éloigné toute hypothèse cancereuse, mon corps nourissait mon traumatisme inconsciemment simplement.

Il avait beau me dire que j’étais belle malgré mes formes que pour lui mon âme était plus importante que le reste j’ai vécu cette période difficilement et je lui disais, mais c’est toute les personnes pareilles lui ne voyait qu’une chose je ne l’aimais plus et ne le désirais plus. Aujourd’hui, aprés beaucoup de discussions et d’explications, il regrette ce comportement, car il a compris que l’esprit pouvait etre plus fort que le reste et que nous n’étions pas tous égaux face à notre mental.

Alors voilà, la réalité est toute autre, en plus d’un traumatisme (accouchement ou autre) le partenaire ne vit pas ce post partum, le bébé arrivé, la femme n’est plus rien. 

Sauf qu’en fait c’est une mère, et une femme qui se cherche car elle ne se connaît plus non plus. 

La libido dans le post partum est complexe et ne remets jamais en doute les sentiments. Seul celui qui doute, remet en cause le bonheur d’une vie. Et oublie que la naissance d’un enfant est un traumatisme du corps. 

Et chaque traumatisme a besoin d’être soigné, j’ai mis 16 ans à soigner mon traumatisme le plus profond et j’ai soigné le traumatisme de mes deux accouchements en soignant le plus profond. 

Je ne dis pas que toutes les femmes ont vécu un traumatisme comme le miens. Je dis que l’accouchement est un traumatisme et que chaque femme a le droit de vivre son post-partum à sa facon sans pression dans une mer d’occytocine, afin de l’aider à vivre son post-partum dans la bienveillance et la douceur.

Il est parfois difficile de se retrouver, n’hésitez pas à en parler avec une personne éxterieur, du monde médical ou non. Ce n’est pas un tabou, c’est la vie de tous les jours, nous ne sommes pas tous égaux, mais nous sommes quasi tous en mesure de comprendre ce qui se passe sans aide.

 

Je suis Bérénice et je suis une future accompagnante en périnatalité, et je serai la pour vous écouter, pour pleurer avec vous et pour simplement vous épauler.